14/12 [Kentin] La noblesse a ses faiblesses.

   ’’La neige blanche de Décembre… blanche de pureté, sera souillée par le rouge sang… des êtres dotés de l’immortalité.
   Année X799, année du « massacre »."

   Cette année tous s’en seront souvenus. Les villages ravagés, les pertes humaines… mais aussi « démoniaques ». L’humanité n’aime que ce qu’elle sait inoffensif pour elle, mais quand une chose, ou bien une civilisation pourrait se montrer agressive, l’humanité tue, extermine… C’est hélas ce qui s’est produit en cette journée enneigée de décembre X799. Les humains attaquèrent le peuple des « suceurs de sang » comme ils les appellent si péjorativement. Les vampires, cette civilisation avec une monarchie et un passé glorieux et calme, ayant de nombreuses familles nobles et riches. Pourquoi vouloir exterminer un peuple… qui ne fait que se nourrir ? Les humains pensent que les suceurs de sang sont des monstres voulant la mort et l’extinction de la race humaine, mais c’est totalement faux ! Les vampires comme tout être vivant doivent se nourrir mais de leur manière ! Boire du sang n’est pas démoniaque mais un réflexe de survie, rien de plus. Cette année connut une guerre entre les vampires et les humains. Hélas les vampires perdirent beaucoup plus des leurs que les humains. De nos jours les vampires sont à peine nombreux d’une petite centaine vivant un peu partout dans le monde. Et sur cette petite centaine de survivants existent encore trois familles nobles. Ces trois familles ont donc décidé de s’occuper des vampires vivants sur le même continent qu’eux pour créer trois « royaumes ».

   La famille Krols était l’une des plus puissantes à l’époque où la guerre n’avait pas encore fait ravage.

   La famille Yokto était et est toujours la plus riche famille de vampires.

   Et la famille Yabuka était la famille la plus proche de sa majesté avant qu’elle ne meure à la guerre. Les Yabuka sont, des trois noblesses, la plus importante, ils gouvernent leur territoire mais gouvernent aussi les deux autres familles.

   Moi ? Je suis une Yabuka. Plus précisément la dernière née de ma lignée, je suis née l’année du massacre. Je suis la fille de Yoko Yabuka, ma mère est très respectée de notre famille elle est la descendante directe elle et son frère, mon oncle Rod de la première personne noble de notre famille… ma mère et un peu comme… la reine de la famille. Mais moi, je ne suis pas très appréciée de ma famille. J’ai beau être Mayuki, fille de Yoko Yabuka… je suis Mayuki Yabuka-Kobato. Kobato Shirubo était mon père mais il n’était pas un vampire, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle ma famille ne l’aimait et ne m’aime pas. Mon père était un loup-garou mais contrairement à nous les vampires les loups-garous ne sont pas immortels même si ils vivent un millénaire… Ma famille me considère comme une « croisée », une « bâtarde » ou encore « une demie-chienne ». Depuis ma naissance j’endure cela… Mais j’arrivais toujours à m’en remettre grâce à ma mère qui me consolait. Je suis sûre que si je n’avais pas été pas la fille de Yoko, ma famille m’aurait mise à la porte du manoir familial… ce qui un jour… arriva.

   Année X913 (114 ans après le carnage).
   J’ai enfin 114 ans ! Je suis bientôt majeure en âge vampire. J’étais tranquillement assise sur mon fauteuil luxueux, un verre en cristal rempli de sang à la main que je sirotais tout en lisant un vieux roman, quand soudainement mon oncle ouvrit la porte avec un air horrifié marqué sur son visage pâle.

   - Qu'y a-t-il mon oncle ? demandai-je, inquiète.

   - Très chère… J’ai une nouvelle terrible à vous annoncer ! Votre mère... elle est-

   Je lâchai mon verre tellement je fus choquée, il vint se renverser et se briser sur le sol à damiers, les larmes me montèrent aux yeux et je fus un instant comme figée, totalement pétrifiée.

   - M-morte ?! Mais vous savez bien comme moi que les vampires ne peuvent pas mourir à moins d’être… *encore une fois je fus pétrifiée* à moins d’être… a-assassinés…

   Ma mère, la seule m’aimant vraiment dans ce manoir… avait était assassinée ! Une haine colossale s’empara de moi, personne ne savait qui l'avait tuée… mais moi je le saurais et je le tuerais de mes mains, j’en fis le serment devant le tombeau de ma mère.
   Après avoir l’impression d’avoir tout perdu… je fus encore plus triste… Ma famille, celle qui me déteste tant… Me mit à la porte du manoir, maintenant que ma mère n’était plus là pour les en empêcher… J'étais désormais seule, déshonorée et totalement déboussolée… où allais-je aller maintenant ?

Mes pas retentissent sur les dalles de pierres, mes chaussures à talons claquant sur les chemins. Je marche, et marche encore sans même savoir où je vais. Je ne sais point où trouver refuge, je me vide petit à petit de mes forces physiques, mon estomac se serre, je ne pensais point cela possible, après tout je suis née dans un manoir où j’avais à disposition des centaines de serviteurs. Mais là je suis seule, je ne peux compter que sur moi-même, quand bien même je pourrais essayer de retourner au manoir, ces ingrats qui me servent de famille ne m’ouvriraient pas la porte. A l’heure qu’il est ils doivent sûrement se remplir la panse en buvant vins et rhums de luxe avec un verre de sang pour accompagner le tout. J’ai tellement faim, je ne dirais en aucun cas non si on me faisait un plat même simple et fade mais surtout… je ne dirais surtout pas non à un peu de sang humain… Le problème c’est que je ne veux pas attaquer un humain.

Les vampires ont comme une double personnalité. Quand ils n’ont pas faim et qu’ils ont tout ce qu’ils leurs faut pour vivre ils sont dans un état calme et pacifique, comme moi. Mais quand ils ont faim et qu’ils sont menacés ou à bout de leurs limites de survie, ils sont dans un état agressif. Quand j’étais enfant, ma mère m'a dit que ça devait être à cause de cet état d’attaque que les humains ont commencé à nous prendre pour des monstres voulant les tuer alors que nous ne faisions que nous nourrir ou bien nous défendre. Quand j’ai décidé de ne plus attaquer les humains ma famille me disait toujours « Tu es trop gentille avec eux ! Tu dois les tuer comme ils nous on tués ! » Et d’autres citations dans ce genre. J’avoue que je n’aime pas ce que l’homme à fait contre nous. Mais moi j’ai une bonne raison pour décider de ne plus les attaquer.

Il y a longtemps ça devait être dans les années X857-X858, à cette époque il y avait encore des petits villages forteresses… communément appelés châteaux-forts. Nous vampires avions attaqué les bas-quartiers des paysans vivant à l’écart. C’était un carnage, mais nous avions faim. Quand nous fûmes repus et prêts à partir, j’entendis un bruit derrière un tas de bois, intriguée je partis voir, et ce que je vis me marqua. Un enfant humain, caché, totalement terrorisé, qui essayait de ranimer ses parents tués. Quand il me vit moi avec mon visage, mes mains et ma tenue tâchés de sang, il cria de peur et prit dans ses mains un morceau de bois et le marteau de son défunt père… cet enfant… avait l’intention de m’enfoncer un pieu dans le cœur.
L’enfant voulait absolument venger ses parents, mais il fuit. C’était la première fois que je regrettais d’avoir tué des humains… et aussi la première fois que je souhaitais qu’un humain vive. Hélas les autres le tuèrent car l’enfant avait vu et pouvait dire aux autres humains que les vampires vivaient encore…

Je fus coupée dans mes souvenirs en entendant un bruit de brindilles craquer sous les pas de quelque chose.

-Q-qui va là ?! dis-je en sursautant.
-Désolé, je ne pensais pas que je trouverais quelqu’un ici… mais justement, pourriez-vous m’aider ? Je suis perdu.

Devant moi se dressait un beau garçon à la chevelure brune, aux yeux vert émeraude et assez bien musclé pour un humain.

-J-je….

Aucun son n’arrivait à sortir de ma bouche, j’étais comme enivrée… J-je ne peux pas… non c’est impossible ! Je ne peux pas avoir de l’affection pour un humain !

-Tu es aussi perdue que moi, n’est ce pas ? dit le garçon en riant.

Soudainement, je sentis son sang couler dans ses veines, je voulus m’empêcher, mais la faim me domina, mes yeux dorés devinrent bordeaux, mes crocs plus longs, je fondis sur lui en plantant mes crocs dans son cou.

Le garçon s’écroula au sol. Quand je retrouvai mes esprits je le vis par terre.

-Non ! Q-qu’ai-je fait !

Je fus terrifiée de mon acte, je m’étais promis de ne plus attaquer les gens, je me mis à genoux devant le garçon… il respirait encore, je fus soulagée. Mais je m’en voulais beaucoup. Je portais le beau brun jusqu’à la sortie de la forêt, pas loin d’une ville appelée « Sweet-City ». Puis je partis en courant vers cette ville… je devais vite me nourrir avant de blesser d’autres personnes.